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Nos croyances - Questions fréquentes

Questions fréquements posées

    1. Église Adventiste et Madame Ellen White.
    2. Théologie adventiste dans l'Église évangélique.
    3. Ministère prophétique autre que Ellen White.
    4. Attitude face aux écrits d'Ellen White.
    5. Jésus - nature divine - nature humaine.
    6. L'adventisme - péchés - pardons.
    7. Église adventiste - Église du reste.
    8. Chrétiens - participation à la Cène.
    9. Les Adventistes actifs en Belgique.
    10. Les Adventistes et le Sabbat - pas le dimanche.

  1. Question 1 " Le charisme d'inspiration prophétique reconnu par l'Église Adventiste à Madame Ellen White implique-t-il, en théologie adventiste, que ses écrits doivent être reconnus comme in errants (exempts de toute erreur) ? Si oui, de quelle façon les écrits d'Ellen White peuvent-ils être jugés par la Bible plutôt que considérés comme une extension du canon scripturaire ? Si oui encore, quel serait le sort réservé à un membre de l'Église adventiste qui viendrait à nier l'in errance des écrits d'Ellen White ?

    Réponse 1 Il y a trois parties à cette première question :

    a)- Aucun document de l'Église adventiste n'affirme que les écrits d'Ellen White soient à considérer comme in errants. Cela tient au fait que l'Église adventiste n'a pas cherché à mettre les écrits d'Ellen White sur pied d'égalité avec la Bible. " Seventhday Adventists uniformly believe that th canon of Scripture closed with the book of Revelation. We hold that all other writings and teachtigs, from wathever source, are to be judged by, and are subject to, the Bible, which is the spring and the form of the Christian faith. We test the writings of Ellen White by the Bible, but in ino sense do we test the Bible by her writings" " (Questions on doctrine : Seventh-day Adventist answer, Washington DC : Review and Herald 1957) Traduction : " Les Adventistes du septième jour croient que le canon biblique s'est clôturé avec le livre de l'Apocalypse. Nous affirmons que tout autre écrit ou enseignement, de quelle source qu'il vienne, doit être jugé et soumis à la Bible, source et norme de la foi chrétienne. Nous jugeons les écrits d'Ellen White par la Bible, et nullement la Bible par ses écrits. " " Il se peut que certains individus trop zélés et mal informés aient placé Ellen White au-dessus des Écritures. Cependant, cela ne correspond certainement pas à la position officielle de l'église, et ne représente pas correctement la position d'Ellen White qui a toujours défendu l'absolue primauté de la Bible " ( Robert W.Olson, secrétaire du Ellen White Estate, dans " One hundred and one questions ", March 1981 p.39)

    b- La Bible seule infaillible " C'est par sa Parole que Dieu nous communique les connaissances nécessaires au salut. Nous devons donc l'accepter comme une révélation infaillible de sa volonté. Elle est la norme du caractère, le révélateur de la doctrine et la pierre de touche de l'expérience." ( E.G.White : Tragédie des Siècles, p. 11) Comparant ses écrits avec la Bible, E.G.White déclare dans son livre " Evangelism " p.256 : " Les témoignages de soeur White ne doivent pas être mis en avant. La Parole de Dieu est le critère in errant. Les Témoignages ne doivent pas prendre leur place " (note : " Les Témoignages " est le titre d'un ensemble de messages d'E.G.White, souvent collectifs, parfois personnels, et rassemblés en plusieurs livres) " L'Esprit n'est pas donné, et il ne le sera jamais, pour remplacer les Écritures. Celles-ci déclarent positivement que la Parole de Dieu est la pierre de touche de tout enseignement et de toute vie morale ". " Je vous recommande, cher lecteur, la Parole de Dieu comme guide de votre foi et de votre vie. C'est par cette Parole que nous serons jugés ". (E.G.White, Early Writings, p.78) Il serait facile de multiplier des déclarations semblables. Les écrits d'Ellen White ne sont pas considérés par l'Église adventiste comme une extension du Canon scripturaire. Ils se situent dans le cadre de l'édification du corps du Christ selon Ephésiens 4 :11,12. La formation du Canon par l' Église signifie qu'elle a établi comme autorité sur elle-même et une fois pour toutes, l'ensemble des écrits qui y sont consignés. Par contre elle n'a pas affirmé pour autant la fin de la prophétie.

    c- De nombreux membres de l'Église adventiste et des pasteurs, n'accordent aucune place aux écrits d'E.G. White dans leur vie, et sont toujours membres à part entière. James White, troisième président de la Conférence Générale des Églises adventistes et époux d'Ellen G.White, déclara que les adventistes croient que Dieu a appelé Ellen à accomplir une oeuvre particulière pour ce temps et parmi ce peuple, mais : " They do not, however, make a belief in this work a test of Christian fellowship ". (The Review and Herald, 13 juin 1871 ) Traduction : " Ils-les adventistes- ne font pourtant pas de cette croyance un test de communion chrétienne " Position officielle de l'Église adventiste Voici, parmi beaucoup d'autres, une déclaration provenant des dirigeants de l'église, parmi lesquels se trouvaient James White, Joseph Bates, J.H. Waggoner, M.E. Cornell, réunis en décembre 1855 : " Nous ne mettons pas ces dons au-dessus de la Bible comme quelques-uns nous en accusent ; au contraire, nous les jugeons par la Bible, qui est la pierre de touche par excellence. Nous rejetons sans hésiter ce qui n'est pas conforme à la Parole de Dieu. Mais comme nous ne pouvons pas concevoir qu'une même source fournisse de l'eau douce et de l'eau amère, ou qu'un mauvais arbre porte de bons fruits, nous refusons de croire que c'est l'ennemi qui unit les coeurs des saints, qui exhorte à l'humilité, à la douceur et à la sainteté, qui nous incite à faire notre examen de conscience devant Dieu et la confession de nos erreurs. " (Review and Herald, 4 décembre 1855). Voici une déclaration plus récente : " Un des dons du Saint Esprit est la prophétie. Ce don constitue une des caractéristiques de l'église du reste et fut manifesté dans le ministère d'Ellen White. En tant que messagère du Seigneur, ses écrits font autorité comme source continue de vérité, présentant à l'église consolation, conseil, instruction et correction. Ils affirment clairement que la Bible est la règle pour tester tout enseignement et toute expérience. " (1981 dans Seventh-Day Adventist Yearbook p. 7) " Croire au rôle unique d'Ellen White comme messagère inspirée n'est pas une condition d'appartenance à l'église adventiste ".(Robert Olson, op.cit. p.41) Ellen White elle-même s'est exprimée dans le même sens, en ajoutant : " Ceux-ci (ceux qui doutent de l'authenticité de ses visions)ne doivent pas être exclus des bienfaits et privilèges de l'église, si leur cheminement chrétien est droit et qu'ils ont formé un bon caractère chrétien. " ( Testimonies. Vol.I p.328)

  2. Question 2 " Est-il concevable en théologie adventiste que le ministère prophétique soit manifesté dans des églises évangéliques ne partageant pas les doctrines particulières aux adventistes ? "

    Réponse 2 La réponse est très claire et sans équivoque : Les Adventistes croient que la promesse de Joël 2 :28 ne leur est pas réservée, celle-ci étant formulée au pluriel, et déjà appliquée par l'apôtre Pierre à son époque. L'Église adventiste ne prétend pas être la seule à pouvoir jouir des dons du Saint Esprit. Le Saint Esprit est promis à tous ceux qui obéissent à Dieu( Actes 5 :32). Si des révélations nous étaient présentées, d'où qu'elles viennent, nous aurions à les jauger par la Bible, comme nous le faisons pour les écrits d'Ellen White. " L'Esprit n'est pas donné et ne le sera jamais pour remplacer les Écritures. " ( Ellen White. dans Tragédie des Siècles. P.11)

  3. Question 3 " Le ministère prophétique a-t-il été reconnu dans votre église pour d'autres personnes que Ellen White ? Si oui, quel est le statut des écrits de ces personnes, si elles en ont écrits ? Si non, comment explique-t-on l'unicité du ministère prophétiques de Ellen White ? L'éventualité que surgissent à l'avenir d'autres ministères est-elle concevable ? "

    Réponse 3 a- D'autres personnes qu'Ellen White prétendent parfois, dans l'Église adventiste, avoir reçu des révélations. Nous appliquons toujours la règle d'or, c'est à dire les tests donnés par l'Écriture elle-même. Jusqu'à présent, rien ne s'est produit de significatif. L'illumination par l'Esprit, que tout homme de Dieu doit demander quand il prêche, ne doit pas être confondue avec le phénomène particulier de l'inspiration prophétique.

    b- Position particulière d'Ellen White

    Voici son propre témoignage : " Je n'ai jamais prétendu être une prophétesse. Si quelqu'un m'appelle ainsi, je ne lui chercherai pas chicane. Mon oeuvre s'est étendue dans tant de directions que je ne puis m'appeler autrement que messagère, chargée d'apporter un message, de la part du Seigneur, à son peuple, et d'entendre tout ce qui me serait commandé. J'ai écrit bien des livres et ils ont eu une grande diffusion. Il m'eût été impossible, par moi-même, de présenter la vérité dans ces livres, mais le Seigneur m'a accordé l'aide de son Esprit. J'ai dit dans mon discours que je ne prétends pas être une prophétesse. Cette déclaration ayant surpris quelques-uns, et puisque tant de choses ont été dites à ce sujet , je vais m'expliquer. D'autres m'ont appelée prophétesse, mais je n'ai jamais prétendu à ce titre. Je n'ai pas cru de mon devoir de m'appeler ainsi. Souvent, ceux qui s'affublent audacieusement de ce titre jettent l'opprobre sur la cause du Christ. Mon oeuvre comprend beaucoup plus que ce que comporte ce nom. Je me considère une messagère, chargée par le Seigneur, de communiquer des messages à son peuple. " (E.G.W. Messages Choisis, Vol. I. pp. 34, 40)

    c- L'éventualité que surgisse à l'avenir d'autres dons du Saint Esprit est, non seulement possible, mais attendue. On peut considérer la Pentecôte comme la pluie de la première saison. L'Église adventiste espère recevoir bientôt la pluie de l'arrière saison.

  4. Question 4 Est-il demandé aux Adventistes d'avoir une attitude différente face aux écrits d'Ellen White que face aux écrits édifiants d'autres Adventistes non reconnus comme prophètes ? Si oui, en quoi et pourquoi ?

    Réponse 4 Les écrits d'Ellen White nous sont apparus comme " une source constante de vérité qui fait autorité et procure à l'église encouragement, directives, instructions et répréhensions. Ils stipulent que la Bible est le critère auquel il convient de soumettre Tout enseignement et toute expérience " (Manuel d'église p.29)

    Cette question 4 semble révéler une vision bien sectaire de l'église adventiste, (elle qui depuis sa fondation milite en faveur de la liberté de conscience) considérant qu'il est demandé d'avoir une attitude différente. Il n'est rien demandé ! Les écrits d'Ellen White ont moins d'autorité dans l'Église adventiste qu'une déclaration du pape dans l'Église catholique, ou les Confessions de foi dans certaines communautés protestantes ou évangéliques. La mission particulière confiée à Ellen White est essentiellement de ramener les croyants à l'étude de la Bible. Le livre " Ellen White et le don de prophétie " insiste sur ce point : " La Parole de Dieu est suffisante pour éclairer les esprits les plus enténébrés et elle peut être comprise par tous ceux qui en ont le désir. Malgré cela, certains qui déclarent faire de la Parole de Dieu leur étude, vivent en opposition directe avec ses enseignements les plus simples. Alors, afin que hommes et femmes n'aient aucune excuse, Dieu leur envoie des témoignages directs et précis, les ramenant à la Parole qu'ils ont négligé de suivre. Celle-ci abonde en principes généraux destinés à former de bonnes habitudes et les témoignages généraux et personnels ont pour but d'attirer l'attention spécialement sur ces principes. " ( Témoignages II en français p.328 )

    " Les témoignages de l'Esprit de Dieu ont pour but de diriger les hommes vers sa Parole, qui a été négligée. Si ces messages ne sont pas écoutés, le Saint Esprit se trouve privé d'accès auprès de l'âme. De quel moyen Dieu dispose-t-il encore, alors, pour atteindre les égarés et leur montrer quelle est leur véritable condition ? " ( Messages choisis I p.52). " Des vérités supplémentaires ne sont pas envoyées, mais à l'aide des Témoignages, Dieu a simplifié les grandes vérités déjà données ; et par le moyen qu'il a choisi, il les a présentés afin de réveiller et de toucher les esprits, de façon que personne ne cherche une excuse de son ignorance. " (Témoignages II en français p. 330).voir aussi : " Ellen White et le Don de Prophétie " Éditions FIDES Collonges sous Salève, 1966, p. 195 "

    En résumé, l'église adventiste croit qu'Ellen White fut un instrument choisi par Dieu pour ramener sans cesse les membres à la Bible, pour les aider à comprendre la Bible et pour les encourager à la mettre en pratique. Cf. " Le monde des Sectes ", pp.520-531.

  5. Question 5 L'opinion, partagée par certains des premiers auteurs adventistes, selon laquelle le Christ, sans pécher en actes, avait joint à sa nature divine une nature humaine pécheresse ( et donc qu'il aurait pu pécher) est-elle toujours admise comme opinion possible ( et peut-être, existant de fait) dans l'adventisme, ou a-t-elle été clairement répudiée comme une erreur ?

    Réponse 5 concernant la nature du Christ : La 4e des 27 croyances fondamentales de l'Église adventiste s'énonce comme ceci : " Dieu, le Fils éternel, s'est incarné en Jésus-Christ. Par Lui, tout a été créé ; par Lui, le caractère de Dieu s'est révélé, le salut de l'humanité est accompli et le monde est jugé. Éternellement et véritablement Dieu, il est aussi devenu véritablement homme, Jésus le Christ. Il a été conçu du Saint-Esprit et il est né de la vierge Marie. Il a vécu et il a été soumis à la tentation en tant qu'homme, mais il a donné l'exemple parfait de la justice et de l'amour de Dieu. Ses miracles ont attesté sa divinité et l'ont confirmé comme le messie promis. Il a souffert et il est mort de son plein gré sur la croix pour nos péchés et à notre place, il est ressuscité des morts et il est monté exercer un ministère en notre faveur dans le sanctuaire céleste. Il reviendra en gloire pour apporter la délivrance finale à son peuple et la restauration de toutes choses. " ( Ce que croient les adventistes. Ed. Vie & Santé, Dammarie les Lys, 1990 page 44)

    Commentaire : L'expression française " nature humaine pécheresse " est employée par nos théologiens pour traduire l'anglais " sinfull nature ". Elle est malheureusement ambiguë, dans la mesure où elle peut suggérer que Jésus a péché, ce que nous rejetons catégoriquement. Le problème se situe au niveau de l'intégrité de l'incarnation. Jésus a-t-il pris la nature d'Adam avant ou après la chute ?

    En fait, il faut échapper à cette alternative : elle ne correspond pas à la réalité. Jésus n'avait pas la nature d'Adam avant la chute, Romains 8 : 3. Ni sa nature après le péché, puisque Marie l'a conçu par le Saint-Esprit, Luc 1 :35

    " Il revêtit sa divinité de son humanité. Il a été rendu semblable à une chair de péché, c'est-à-dire à une nature humaine pécheresse ou encore à la nature humaine après la chute(Cf. Romains 8 :3) Cela n'indique nullement que Jésus-Christ fut pécheur, ou qu'il prit part à des actions mauvaises ou qu'il eut des pensées répréhensibles. Bien qu'il ait été rendu semblable à une chair de péché ou qu'il en ait pris la forme, il fut sans péché et sa pureté ne saurait être mise en question. (" Ce que croient les adventistes. " p.54) Et pour plus d'explication, cf. Georges Stéveny : A la découverte du Christ pp 245-259.

    La question de la nature humaine du Christ est encore un sujet de discussion dans notre Église. La plupart de nos pasteurs se tient à la position officielle et affirme que Jésus revêtit une nature humaine identique à celle d'Adam avant sa chute : a " Sinless Human Nature ". " Be careful, exceedingly careful as to how you dwell upon the human nature of Christ. Do not set Him before the people as a man with the propensities of sin. He is the second Adam. " E.G. White, SDA Bible commentary, vol. 5 p. 1128.

    Mais malgré E.G. White et cette position, certains affirment qu'il aurait pu pécher. Le débat reste ouvert car l'Église adventiste n'est pas animée d'un esprit sectaire. Cf. " Le monde des Sectes " de Walter Martin, Ed. Vida pp.513-514

  6. Question 6 L'adventisme enseigne-t-il que des péchés ( autres que l'apostasie complète) commis après avoir accepté Christ peuvent amener Dieu à annuler son pardon ? Si oui, peut-on dire que la justification est reçue par la foi et conservée par les oeuvres ? Le fait que dans l'enseignement adventiste, l'oeuvre qu'est l'observation du Sabbat sera nécessaire à la fin des temps pour distinguer ceux qui refusent l'Antichrist, fera-t-il du Sabbat une condition pour conserver son salut ?

    Réponse 6 Elle concerne globalement le salut. L'Église adventiste croit pleinement au salut par grâce en Jésus-Christ et à la joie du salut qui en découle. Le salut est un don gratuit que Dieu offre à celui qui accepte Jésus-Christ comme Sauveur. C'est " l'OEUVRE " unique (Cf. Jn6 :28,29 et Eph.2 :8,9). Nous sommes alors justifiés par la foi, en vertu de la nouvelle naissance. Dès que nous sommes unis au Christ au point de pouvoir dire " ce n'est plus moi qui vis mais le Christ qui vit en moi " (Galates 2 :20), la sanctification commence. " Par l'obéissance d'un seul, beaucoup sont rendus justes " Romains 5 :19. Progressivement, la justice du Christ nous est ainsi impartie, et non seulement imputée. Parce que nous sommes " SUMPHUTOI " nous devenons " SUMMORPHOI ". (Romains 6 :5 et 8 :29)

    Dans le processus de la sanctification, l'homme n'acquiert JAMAIS aucun mérite. Par ailleurs, les fautes qu'il commet encore n'interrompent pas le bénéfice de la justification. Notre salut ne prend pas l'allure d'une ligne constamment brisée par nos erreurs. C'est la direction qui compte et non la position occupée " hic et nunc " ! Toutefois, la persévérance est indispensable. " celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé " (Matthieu 24 :13) " Considère donc la bonté envers toi, si tu demeures ferme dans cette bonté ; autrement, tu seras aussi retranché." (Romains 11 :12)

    Nous croyons donc que l'on peut " déchoir de la grâce " et rejetons l'enseignement qui veut qu' " une fois sauvé, toujours sauvé ". Mais nous enseignons aussi que " si nous avons péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le Juste " ( 1 Jean2 :1). L'église adventiste rejette la grâce à bon marché si bien dénoncée par D. Bonhöffer (Cf. Galates 2 :17-20 ; Eph.2 :10) Insistons sur le fait que nos oeuvres ne deviennent JAMAIS source de salut. Ellen White écrit que les plus pieuses d'entre elles, comme la prière, ne peuvent aller à Dieu qu'à travers la justice du Christ. (Cf. le livre " Le meilleur chemin " anciennement " Vers Jésus " d' E.G. White) Les oeuvres manifestent la foi comme la lumière prouve que le courant électrique passe. C'est vrai du Sabbat comme des autres commandements.

    Pourquoi l'observation du Sabbat est-elle appelée à prendre plus d'importance à la fin des temps ?

    La racine du péché réside dans la revendication orgueilleuse d'autonomie personnelle de l'homme. Vouloir décider par soi-même, sans Dieu ! Au contraire, la foi engendre un retour à Dieu dans l'acceptation joyeuse de sa volonté. L'amour est l'accomplissement de la loi. (1 Jean 2 :4-6). Cela dit, Jésus déplore la disparition de la foi à la fin des temps ( Luc 18 :8). Il s'en suit une recrudescence de la volonté d'indépendance. Par contraste, l'observation du Sabbat sera le signe manifeste d'une foi " oeuvrante " (Galates 5 :6) car seule une parole de Dieu peut justifier le Sabbat. Il est le seul des dix commandements à ne disposer d'aucune évidence rationnelle. C'est pourquoi il prend valeur de " signe ". Si un jour la fidélité au sabbat joue le même rôle face à l'antichrist que l'encens offert à César au cours des premiers siècles, il ne fait aucun doute pour les adventistes que celui qui préférera César à Dieu mettra gravement son salut en danger. (Cf. " Le monde des Sectes " ,pp.560-562 ; 587-594)

  7. Question 7 Le fait que les Adventistes croient que leur Église est " l'Église du Reste " implique-t-il pour eux un devoir de tenter d'amener les autres chrétiens évangéliques à devenir adventistes ?

    Réponse 7 Être membre de " l'Église du Reste " constitue pour les Adventistes à la fois un témoignage prophétique assurant qu'un reste sera sauvé ( donc un jugement sur eux-mêmes, leur rappelant qu'un reste seul sera sauvé ) et un défi en ce sens que seule la grâce de Dieu agissante en l'homme peut lui permettre de constituer ce reste. Son affirmation n'est pas exclusive ! " Quels corps religieux recèlent, actuellement, la plus forte proportion de disciples de Jésus ? Sans aucun doute, les diverses églises professant la foi protestante ". E.G. White La Tragédie des Siècles p.413 Il n'a jamais été pour les Adventistes " un devoir de tenter d'amener les autres chrétiens évangéliques à devenir adventistes ". Ils partagent leur foi, avec chaleur et conviction et reçoivent dans leur sein, les évangéliques avec autant de joie que les évangéliques accueillent un Adventiste qui voudrait se joindre à eux. Le " devoir " qui nous incombe n'est pas d'amener les gens à être adventistes, mais de prêcher l'évangile à toutes les nations, Matthieu 28 :19. C'est au Christ que nous voulons conduire. Si l'Église adventiste apparaît comme un moyen utile pour mieux connaître Jésus et vivre avec lui, toute gloire en revient à Dieu seul.

  8. Question 8 Un chrétien ( au sens biblique du terme) non adventiste, baptisé selon l'Écriture, peut-il, s'il visite une communauté adventiste, y être admis à la Cène ?

    Inversement, un chrétien adventiste visitant une communauté évangélique non-adventiste devrait-il se permettre d'y participer à la Cène ? Le lavement des pieds précédant la Cène est-il considéré comme une condition de validité de celle-ci ?

    Réponse 8 a- L'Église adventiste pratique la communion ouverte. Jésus n'a pas écarté Judas. Comment pourrions-nous être plus exigeants que Lui ? Le pasteur officiant rappellera cependant les mises en garde présentées par l'apôtre Paul : 1 Corinthiens 11 :27-29. La participation est du ressort de la responsabilité de chacun. Aucune restriction n'est faites non plus à une participation d'un Adventiste à un service d'une communauté évangélique. Ce serai différent par contre pour une participation à la messe.

    b- Le lavement des pieds n'est pas une condition de validité, d'autant que la Cène ne possède pas un pouvoir miraculeux pour nous, au sens qu'elle vaudrait quelque chose. Ce n'est pas une condition pour rendre un rite efficace, mais une préparation spirituelle visant à préparer le coeur à une rencontre personnelle et communautaire avec Jésus.

    Le lavement des pieds par Jésus marque le début de sa dernière étape vers le fond de sa kénose. Y participer aujourd'hui constitue donc d'abord un acte d'humilité. En outre, " il représente une purification plus importante, celle du coeur. Par le lavement des pieds, le Christ désirait les préparer (ses apôtres) à prendre part au repas. " ( Ce que croient les Adventistes p.203) Voici comment est formulée notre croyance à ce sujet : " Le Maître a prescrit le lavement des pieds pour (1) symboliser une purification renouvelée, (2) exprimer une disposition au service mutuel dans une humilité semblable au Christ, et (3) unir nos coeurs dans l'amour. "(Op. cit.p.200)

    Notons enfin que ce geste, comme du reste la participation aux emblèmes du corps et du sang de Jésus, n'a pas pour nous valeur de sacrement au sens magique du terme. Ce sont des signes. Ils n'impliquent donc pas en soi une condition de salut. La foi seule peut valider l'acte.

  9. Question 9 Les Adventistes ont-ils en Belgique une participation concrète au travail accompli par l'ensemble du Protestantisme ? Donnent-ils des cours de religion dans les écoles ; y a-t-il des Adventistes parmi les aumôniers ( hôpitaux, armée, prisons) ; participent-ils aux émissions protestantes de radio-tv ; aux campagnes d'évangélisation inter-églises ; aux comités d'oeuvres protestantes inter-dénominationnelles ?

    Réponse 9 La réponse est simple : elle est positive dans tous ces domaines Les Adventistes sont membres de la Société Biblique Belge et de l'Alliance Biblique universelle. Les Adventistes sont partie prenante dans Solidarité protestante Ils participent aux émissions de radio et TV quand on leur demande L'Église a des aumôniers dans les prisons et à l'armée.

  10. Question 10 Pourquoi les Adventistes observent-ils le Sabbat et pas le Dimanche ? Première partie.

    Un peu d'histoire : Le sabbat, septième jour de la semaine, est le jour établi par Dieu en Eden dès avant la chute. Les hommes lui ont substitué le dimanche, qu'ils observent d'ailleurs bien peu strictement. La chrétienté en général se désintéresse même de toute la loi de Dieu, dont elle proclame l'abolition.

    Au printemps de 1844, l'attention des Adventistes fut attirée pour la première fois sur la question du sabbat. A cette époque, une baptiste du septième jour, Rachel Preston, se rendit à Washington ( New-hampshire) pour voir sa fille, épouse de Cyrus Farnsworth de l'Église adventiste. Croyant fermement à la nécessité d'observer le sabbat de la Bible, Rachel Preston avait apporté des imprimés traitant ce point. Ceux-ci furent distribués et lus.

    Un dimanche matin, un membre de la congrégation adventiste de cette ville, se leva lors du culte et déclara être arrivé, après une étude sérieuse du sujet, à la conclusion que le véritable jour de repos institué par Dieu était le samedi, septième jour de la semaine, donc le sabbat de l'Éternel, et non le dimanche, premier jour de la semaine. Il affirma sa décision dès lors de l'observer. Un second membre fit une déclaration identique, puis un troisième, puis d'autres encore. Rachel Preston, voyant que la semence répandue portait si rapidement des fruits, en pleurait de joie. En quelques jours, cette église adventiste de quarante membres baptisés, avait pris position en faveur du sabbat. Ainsi fut fondée la première église adventiste du septième jour mais elle ne portait pas encore ce nom à cette époque !

    En mars 1844, le premier pasteur adventiste accepta le sabbat ; c'était Frédéric Wheeler. Plusieurs autres l'imitèrent avant la fin de l'année. Toutefois c'est le capitaine de navire, Joseph Bates, qui devint le plus ardent défenseur du sabbat. Lorsqu'il entendit parler de ce groupe de croyants de Washington, New-Hampshire, qui gardaient le sabbat, il décida de leur rendre visite pour être au clair là-dessus. Arrivé sur les lieux, il étudia la question à la manière des Béréens du livre des Actes et reconnut que ces gens avaient raison et décida d'obéir au quatrième commandement. Rentré chez lui, Joseph Bates commença incontinent à prêcher ce message d'un État à l'autre. Il décida également de publier une importante brochure à ce sujet.

    James White, qui devait jouer un rôle important dans l'organisation et le développement du mouvement adventiste, accepta la vérité du sabbat quelques mois après Joseph Bates. Le 30 août 1846, James White épouse Ellen G. Harmon. Durant les premières semaines qui suivirent leur union, les jeunes époux étudièrent consciencieusement le traité de 36 pages écrit par Joseph Bates et intitulé : " Le Sabbat du septième jour ". Ils furent convaincus de la véracité des arguments présentés et acceptèrent la lumière qui venait de luire à leurs yeux. Ellen White avait d'abord l'impression que Bates faisait fausse route en insistant tellement sur le quatrième commandement. Néanmoins, comme elle l'écrit elle-même, " en automne de l'année 1846, nous commençâmes à observer le sabbat de la Bible, à l'enseigner et à le défendre ". Dès lors, la vérité du sabbat devint un des principaux points de doctrine des Adventistes.

    ( Dans la deuxième partie nous développerons l'histoire du Sabbat de l'Éternel et comment les chrétiens sont arrivés à le remplacer par le Jour du Soleil, le Dimanche.)

  11. Question 11 Pourquoi les Adventistes observent-ils le Sabbat et pas le Dimanche ? Deuxième partie

    Cheminement du Sabbat au Dimanche. - Quand, comment et pourquoi l'église chrétienne a-t-elle délaissé le sabbat pour le dimanche ?

    Réfléchissons un instant sur l'origine de la semaine de sept jours. D'abord, il est facile de délimiter le temps d'une journée : pour cela les hommes n'ont aucune difficulté à voir succéder à la nuit le jour et puis encore la nuit et ainsi de suite. C'est la rotation de la Terre autour d'elle-même qui marque ce temps de la journée-nuit. De même pour le temps d'une année. Ici c'est la révolution de la Terre autour du Soleil en 365 jours et un quart qui détermine le retour des saisons au bon moment. Pour les mois, la Lune marque aussi le temps mensuel. Voilà donc trois délimitations du temps terrestre : elles sont astronomiques et faciles à déterminer.

    Mais pour la semaine de sept jours, il n'y a aucun signe astronomique qui la détermine. D'où vient-elle ? "La semaine est aujourd'hui en usage chez presque toutes les nations civilisées. On a longtemps cru que son emploi avait été universel chez les peuples anciens. Il est bien établi maintenant qu'il n'en fut rien: les Egyptiens, les Chinois, les Grecs comptèrent d'abord par décades. Ce sont les Hébreux qui en firent usage les premiers." Camille Flammarion Astronomie populaire , Paris 1955 p.11 et 43

    Dieu avait établi pour l'humanité un rythme chronologique tout à fait indépendant du mouvement des astres. Remarquez que ni l'année solaire, ni le mois lunaire (qui comporte vingt-neuf jours) ne sont divisibles en périodes de sept jours. Ce n'est pas là le fait du hasard mais d'une volonté délibérée de la part du Créateur. Ainsi, grâce à l'observation de la semaine, les croyants pouvaient mieux garder leurs distances à l'égard du culte des astres, qui était à la base de diverses formes d'idolâtrie païennes. La semaine a aussi un but essentiellement positif: elle établit la cadence normale de la vie de l'homme. Au repos quotidien de la nuit doit s'ajouter une pause périodique plus longue. Quelle doit en être la fréquence ? Deux jours de repos succédant à dix jours de labeur ? Un jour de repos après cinq jours d'activité ? Ou l'inverse ? Dieu, "qui sait de quoi nous sommes formés", sait aussi quel rythme convient le mieux à sa créature. Aussi l'a-t-il fixé en connaissance de cause et une fois pour toutes: " Pendant six jours, on fera son ouvrage; mais le septième jour, c'est le sabbat, le jour de repos consacré au Seigneur." ( Exode 31:15 T.O.B Traduction oecuménique de la Bible 1977)

    Bien que ce rythme primitif ait été respecté de façon continue dans toute la chrétienté, on en est arrivé à opérer un décalage de vingt-quatre heures dans l'observation du jour de repos: la sanctification du dimanche ( jour du Soleil, Zondag, Sunday, Sonntag.) premier jour de la semaine (malgré ce qu'en disent nos dictionnaires modernes qui en font le septième !) a progressivement supplanté celle du sabbat. Quel jugement de valeur doit-on porter sur cette modification ? Peut-on estimer qu'il s'agit d'un changement mineur , insignifiant et par conséquent négligeable ? ou au contraire d'un acte d'une exceptionnelle gravité ? L'observation d'un jour déterminé est-elle le reflet d'un littéralisme pointilleux, ou le témoignage d'une fidélité inconditionnelle à la Parole de Dieu ?

    Assurément, un esprit rationaliste qui considère la Bible comme un livre plus ou moins contaminé par la mythologie ne peut que sourire devant de telles questions. Mais nous nous adressons surtout à des chrétiens soucieux de connaître le vrai et désireux d'obéir à la volonté de Dieu. C'est à de tels personnes que nous soumettons ces interrogations avant de formuler les réponses qui s'imposent. Si vous êtes né le 20 janvier par exemple, allez-vous fêter votre anniversaire le 21 du même mois ?

    Que nous apprend l'histoire ? Quand ? Pourquoi ? Comment ? ce décalage de 24 heures ?

    QUAND ?

    On lit dans le Dictionnaire de théologie catholique (Latourzey et Ané, éditeurs, Paris 1924) "La date certaine de la substitution du premier jour de la semaine, devenu dies dominica, au septième jour, ne peut être précisée." Pour sa part, Willy Rordorf, auteur protestant qui s'est spécialisé dans la question du jour du repos, écrit: " Aucun document ne nous renseigne directement sur l'origine de la célébration chrétienne du dimanche." ( Le dimanche, Lex Orandi, n° 39,Le Cerf, Paris, 1965, p.91) Autant dire que l'état civil du dimanche n'est pas facile à établir. Nous possédons un document daté du deuxième siècle de notre ère et dû à un écrivain chrétien, Justin, philosophe et apologiste, mort martyr vers 165. Ce texte est historiquement très important en ce qu'il atteste que le dimanche, alors dénommé "jour du soleil", était observé dès cette époque, au moins dans certaines régions d'Occident. Voici ce texte: " Le jour qu'on appelle le jour du soleil, tous, qu'ils habitent les villes et les campagnes, se réunissent dans un même lieu. On lit les mémoires des apôtres et les écrits des prophètes autant que le temps le permet. Nous nous assemblons tous le jour du soleil, parce que c'est le premier jour, où Dieu, tirant la matière des ténèbres, créa le monde, et que, ce même jour, Jésus-Christ notre Sauveur ressuscita des morts." ( Premières Apologie, chap. 67, Lettres chrétiennes, n° 3, Grasset, Paris 1958, p.94, 95)

    Néanmoins, s'il était déjà célébré dans plusieurs communautés chrétiennes au 2e siècle, le dimanche était loin d'avoir supplanté purement et simplement le sabbat. Consistant essentiellement en une célébration de la résurrection du Seigneur, le dimanche n'était pas encore devenu un jour de repos hebdomadaire. Sans figure de langage, on peut dire que le dimanche n'a pas pris la place du sabbat du jour au lendemain: "Il s'en faut de beaucoup que la célébration sabbatique, par les chrétiens , ait partout cessé au début du IIe siècle, écrit l'abbé G.Jacquemet. Longtemps encore, il exista des communautés dans lesquelles sabbat et dimanche coexistèrent." ( Encyclopédie Catholicisme, III, col.815)

    Hermias Sozomène, gouverneur de Constantinople et écrivain ecclésiastique vivant dans la première moitié du 5e siècle en porte témoignage: " Tous ne s'assemblent pas en même temps et de la même manière dans l'église. D'autres, en effet, le font le Sabbat aussi bien que le premier jour de la semaine. Ainsi, à Constantinople et presque partout. En fait, il n'en est pas de même à Rome et à Alexandrie. Dans de nombreuses villes et en de nombreux villages d'Egypte, et contre la coutume de tous, on se réunit le jour du Sabbat, à l'approche du soir, et après le repas, on participe aux saints Mystères." (Histoire ecclésiastique, livre VII ch.19, Patrologie de l'abbé J.P. Migne, LXVII, col.1477, 1478.)

    Citons encore le théologien anglican Joseph Bingham; " Parallèlement au jour du Seigneur, les chrétiens d'autrefois observaient très scrupuleusement le samedi ou septième jour, qui était l'ancien sabbat juif. Quelques-uns l'observaient unanimement comme un jour particulièrement solennel de culte et d'adoration." ( The Antiquities of the Christian Church, London 1878, II, p. 1137.)

    Il a fallu des siècles pour que l'observance du sabbat soit complètement éclipsée par celle du dimanche. Un motif d'opportunisme devait orienter la chrétienté dans cette voie.

    POURQUOI ?

    Les Juifs étant l'objet d'une animosité croissante dans le monde romain, les chrétiens ( très souvent assimilés aux Juifs) éprouvèrent le besoin instinctif de se distinguer le plus possible du judaïsme. En rompant notamment avec la pratique du sabbat. Le professeur théologien Alfred Vaucher écrit ceci dans son ouvrage "Le Jour du repos" p. 50: " Jusqu'en 70, les chrétiens de la Palestine romaine voulaient espérer gagner à leur cause la masse des Juifs. Mais après la destruction de Jérusalem, l'attitude des Juifs à l'égard du christianisme se durcit et une violente polémique se développa entre les deux camps. Après la malheureuse guerre d'insurrection de 2ème siècle, l'empereur Hadrien prohiba l'observation du sabbat. "La Palestine resta déserte; Jérusalem, sous le nom d' Aelia Capitolina, devint une cité païenne où le culte païen fut célébré avec pompe. La circoncision, l'observation du sabbat et l'enseignement de la Loi furent prohibés partout. ( cité par: Robert Rainy, 1826-1906 , The ancient Cath. Church, Edimbourg, 1902, p.19). On comprend que les chrétiens ne tenaient plus à être confondus avec les Juifs."

    Mais les nombreux chrétiens issus du paganisme qui, aux 4ème et 5ème siècles, embrassèrent le christianisme, n'avaient probablement pas conscience du fait que, selon la Bible, ils se trouvaient incorporés ipso facto à l'Israël de Dieu ( Ephésiens 2: 11-13 et Galates 6: 16) , et devenaient par là même bénéficiaires des promesses faites par l' Éternel aux Israélites ( Galates 3: 29). Noblesse oblige! Mais vouloir se désolidariser d'Israël en écartant résolument le sabbat, marque d'appartenance au peuple de Dieu, n'est-ce pas une inconséquence ? Bientôt, la fameuse controverse pascale survenue entre le 2ème et le 4ème siècle devait creuser davantage encore le fossé séparant la chrétienté du Judaïsme. Il s'agissait de savoir si la célébration de la fête de Pâques devait avoir lieu un dimanche ou un autre jour de la semaine comme dans le calendrier juif. Dès le 2ème siècle, les chrétiens d'Orient la fêtaient, en même temps que les Juifs, soit le 14 Nisan (mars-avril), quel que fût le jour de la semaine, tandis que ceux d'Occident la célébraient chaque année un dimanche. Malgré plusieurs tentatives d'accord entre les deux prises de position, il fallut successivement l'édit d'excommunication de Vistor, évêque de Rome ( 194), une déclaration du concile d'Arles ( 314) et celle du concile de Nicée (325) pour que, là encore, le dimanche soit promu vainqueur. Les églises chrétiennes dans leur ensemble allaient désormais fêter Pâques un premier jour de la semaine.

    Voici le texte d'une circulaire de l'empereur Constantin destinée à informer les évêques de la décision prise au concile de Nicée et qui traduit bien la mentalité de l'époque: " La question qui regarde la célébration de la fête de Pâques ayant été agitée, on a jugé tout d'une voix qu'il était fort à propos qu'elle fût célébrée au même jour dans toute l'étendue de l'Eglise. On a jugé que ç'aurait été une pratique indigne de la sainteté de l'Eglise, de la solenniser selon la coutume des Juifs, qui ont les mains souillées, et l'esprit aveuglé par leurs crimes." ( La vie de l'Empereur Constantin, livre III, ch. XVIII, d'après Eusèbe de Césarée. Histoire de l'Eglise, traduite par M. Cousin, Paris 1675, p.608)

    La préférence accordée au premier jour de la semaine dans le dénouement de la controverse pascale ne pouvait bien évidemment que favoriser l'adoption quasi universelle du dimanche comme jour de repos hebdomadaire.

    COMMENT ?

    Bien qu'il ne s'agisse pas d'un aspect primordial de la question, il faut mentionner l'influence exercée par le culte du soleil dans l'adoption du dimanche comme jour de culte au sein de la chrétienté. Par suite de la pénétration des légions romaines au coeur du Moyen-Orient, le mithriacisme perse devint très vite populaire dans l'armée avant de se répandre dans tout l'Empire. Mais quel rapport y avait-il entre le culte du dieu perse Mithra et le dimanche? Voici quelques lignes empruntées au professeur Franz Cumont de l'Université de Gand: "Le dimanche, auquel présidait le Soleil, était particulièrement sanctifié. Les spectateurs du dieu perse, comme les chrétiens, se purifiaient par un baptême comme eux, ils sanctifiaient le dimanche et fêtaient la naissance du Soleil le 25 décembre, le jour où la Noël était célébrée, au moins depuis le IVe siècle." (Textes et monuments figurés relatifs aux mystères de Mithra, Bruxelles, 1899, I;p. 325, 339)

    Pour sa part, le Dr S. Jankélévitch n'hésite pas à affirmer: " S'il est un point sur lequel la plupart des historiens du christianisme soient d'accord, c'est celui du lien qui existe entre le Dimanche chrétien et les conceptions astrologiques de la mythologie du mazdéisme." ( Préface du livre Le Sabbat de William-Oscar-Emil Oesterley, Paris, 1935,p.45, 46). On peut se demander comment la chrétienté en est arrivée à emprunter une coutume païenne pour l'introduire purement et simplement dans sa liturgie et sa doctrine. Le phénomène est difficilement compréhensible si l'on ne tient pas compte du climat général qui a caractérisé l'époque-charnière des 3ème et 4ème siècles de notre ère. Ce fut une période extrêmement délicate et dangereuse pour le christianisme puisque celui-ci dut passer brutalement d'une situation défavorisée à une position privilégiée. Jusque-là persécutée, l'Eglise se vit bientôt gratifiée des faveurs de l'Etat romain. Chrétien de nom, le gouvernement de cet Etat ne l'était guère en fait, ou plus exactement il était biface: chrétien d'un côté, païen de l'autre. Peu à peu, puis de plus en plus vite, le culte du soleil devait s'implanter dans l'Empire, au point que l'on a pu dire "parmi les dieux, conformément à la logique du système, le premier rang revient au soleil"

    Comme pour encourager l'Eglise dans ses orientations nouvelles, le pouvoir impérial allait à son tour jeter le poids de son autorité dans la balance de l'histoire. C'est ainsi qu'en 321 l'empereur Constantin promulgua un décret relatif à l'observation du dimanche dont voici un extrait: " L'Empereur Constantin à A. Elpidius: Que tous les magistrats et les citatdins se reposent au vénérable jour du soleil et que cessent tous les travaux. Cependant que les gens de la campagne qui s'adonnent à l'agriculture le fasse librement et sans frein. Car il arrive souvent qu'il n'ay ait pas d'autre jour plus favorable pour semer le blé ou planter la vigne. Autrement, on risquerait, en laissant passer le moment propice, de perdre les biens préparés par le ciel." (Décret du 7 mars 321 promulgué par Crispus II et Constantin II. Corpus juris civlis, Codex Justinianus, Livre III, tit. XII, De feriis, 2 (3), traduit d'après le texte latin collationné par Paulus Krueger, Berlin, II 1877, p. 127.)

    A quoi devait bientôt s'ajouter le texte législatif des empereurs Valentinius, Théodose et Arcadius, qui s'énonçait ainsi: " Les empereurs Valenrinius, Théodose et Arcadius à Albinus: Nous ordonnons que les jours fériés soient juridiques. En vue de la même observation nous comptons aussi le jour du soleil que les ancêtres ont appelé à juste titre le Seigneurial, et qui revient périodiquement ( Décret du 13 août 389, promulgué par Timasius de Rome et Promotus ) Ce "jour du soleil" désigne incontestablement le dimanche comme l'indique l'étymologie du mot en anglais, néerlandais et allemand qui signifient littéralement "jour du soleil" (Sunday, Zondag, Sonntag)

    Conclusion

    A cette heure de son histoire où elle eût pu réaliser la magnifique prophétie d'Esaïe ( Es. 56: 1à 8) en invitant les païens convertis à honorer avec elle le sabbat de l'Éternel, l'Eglise a préféré verser dans l'équivoque et dans l'opportunisme en adoptant leur jour de culte, pour rejeter finalement le sabbat. " Les Gentils (=païens) étaient idolâtres; ils adoraient le soleil, et le dimanche était leur jour le plus sacré. Pour atteindre ces gens dans ce nouveau domaine, il semblait naturel et même nécessaire de faire du dimanche un jour de repos de l'Eglise. Il fallait à ce moment-là que l'Eglise adopte le jour des Gentils ou bien que les Gentils changent leur jour. Changer le jour des Gentils eût été pour eux une injure et une pierre d'achoppement. Il était plus facile pour l'Eglise de les atteindre en observant leur jour." ( William Frederick, The Prophetic Days, 1900, p. 169, 170, cité par A. Vaucher, Le jour seigneurial, 1970 p.27, 28.)

    Vu sous cet angle, et en dépit des efforts déployés çà et là pour "christianiser" les origines du dimanche , l'adoption du premier jour de la semaine en lieu et place du sabbat de l'Éternel peut donc être considérée comme un héritage du paganisme antique.

    Texte du prophète Esaïe 56: 1 à 8 d'après la version du Semeur:

    "Voici ce que dit l'Éternel: Faites ce qui est juste et respectez le droit, car je vais bientôt vous sauver, je vais faire justice. Bienheureux sera l'homme qui agira ainsi, heureux celui qui s'y appliquera: qui respectera le sabbat, et ne le profanera pas, et qui s'efforcera de ne faire aucun mal! L'étranger qui s'attache à l'Éternel ne devra pas se dire: L'Éternel m'exclura sûrement de son peuple et l'eunuque non plus n'aura à penser: Je suis un arbre sec! Car voici ce que l'Éternel déclare: A ceux qui sont eunuques, qui respecteront les sabbats que j'ai prescrits, qui choisiront de faire ce qui est agréable et qui s'attacheront à mon alliance, je leur réserverai dans mon Temple et mes murs une stèle et un nom qui vaudront mieux pour eux que des fils et des filles: je leur accorderai un nom impérissable qui ne sera jamais rayé. Et tous ceux qui sont étrangers et qui s'attacheront à l'Éternel pour le servir, pour l'aimer et pour être ses serviteurs, qui respecteront le sabbat et ne le profaneront pas et qui s'attacheront à mon alliance, je les ferai venir à ma montagne sainte et je les réjouirai au Temple où l'on me prie et j'agréerai leurs holocaustes et autres sacrifices offerts sur mon autel. Car on appellera mon Temple: "Maison de prière en faveur de tous les peuples". Voici ce que déclare l'Éternel, lui qui rassemble les bannis d'Israël: A ceux qui seront déjà rassemblés j'en joindrai d'autres que je rassemblerai aussi."